
Les Pouilles, région généreusement baignée des eaux sur trois côtés et formant le talon de la botte italienne est une région de pêcheurs. Ceux-ci vont volontiers se recueillir dans l’église de leur port avant de partir au petit matin en mer. Car ils doivent s’aventurer au loin par tous les temps; pas de pêche, pas de gagne-pain! Malheureusement quantité d’entre eux ne sont jamais revenus, engloutis par la mer déchaînée…

Voici deux pêcheurs vérifiant leurs filets dans le nouveau port de Gallipoli, ville hors du commun de la province de Lecce, fondée par les grecs à l’Antiquité. «Gallipoli» dont le nom signifie « belle ville » en grec possède un ancien port byzantin, occupé par la suite par les sarrasins. Elle présente un plan d’urbanisation unique et pas moins d’une vingtaine d’églises, toutes numérotées dans l’ancien plan de la ville ci-dessous.

Le château transformé aujourd’hui en musée, se situe en haut à droite et porte le numéro 1.

La vieille ville s’étend sur une île accessible par un unique pont. Une partie des églises est indiquée sur cette vue à vol d’oiseau. L’ancien port, devenu port de de plaisance avec ses eaux calmes est situé au sud, alors que le nouveau port commercial de plus grande taille s’ouvre vers le nord.

Les eaux agitées du côté entièrement ouvert au sud de l’île, battent le flan des bastions.

Plus au nord, vue depuis les bastions à l’ouest de la ville en direction du nouveau port. Au premier plan et en contre-bas, la plage de sable fin, la spiaggia della purità, du nom de l’église placée à l’arrière, dont on appréciera la situation particulièrement centrale.

L’église de Santa Maria della Purità (1664) est intégrée dans l’alignement des maisons en bordure de la Riviera Nazario Sauro, belle promenade se déroulant le long du littoral ouest.

La voici zoomée dans toute sa splendeur! Cette église baroque a été initiée par la Confraternité de la Pureté, composée principalement de pêcheurs et de marins locaux, reflétant ainsi profondément les racines maritimes de Gallipoli. La façade de l’église, bien que modeste, cache un intérieur orné de riches fresques, stucs et retables.

Puis, si l’on redescend, en direction du sud, deux autres églises font face à ce front de mer. La première, l’église de Santa Maria degli Angeli, construite dans la seconde moitié du XVIIe siècle, se dresse face à l’isola del Campo. Siège de la confrérie du même nom, composée de pêcheurs, d’agriculteurs et d’artistes, elle présente une façade simple avec un panneau de majolique représentant la Madonna degli Angeli.


A l’intérieur, l’entrée aux deux ouvertures symétrique est marquée par un autel intimiste dont le retable est richement orné de motifs floraux. La grande qualité de ces peintures est explicable par la nature de la confrérie aussi composée d’artistes. Ce lieu magique, entre terre et eau s’ouvre directement sur la mer.

Le long des murs de la nef étaient disposés les sièges des frères, dont les positions originales respectives sont documentées par la partie supérieure des stalles encore conservée. Celle-ci est ornementée dans le même style floral que l’autel de l’entrée. A l’arrière, de monumentales peintures du settecento de Diego Oronzo Bianchi.

Les parties structurelles des panneaux de bois comme les colonnes ou les architraves aux teintes vives marmorées suggèrent une matérialisation en marbre. Au centre, elles sont ornées d’une multitude de bouquets, tous différents les uns des autres et d’une qualité exquise.

Gros plan sur un motif floral d’une délicatesse hors pair.

Quelques pas plus loin, le portail orangé de l’église suivante, l’oratoire della Confraternita del SS. Crocifisso. L’église du Santissimo Crocifisso, siège de la confrérie du même nom, a été construite en 1750 sur un terrain appartenant aux pères dominicains.

Sur la façade à deux entablements on peut voir une majolique représentant le miracle de la translation.

Juste après cette église, celle de San Domenico al Rosario, annexe du couvent des dominicains et son portail richement ornementé.

Quittons le rivage, pour nous enfoncer légèrement dans le tissu urbain. Une petite église aux encadrements d’un bleu replendissant attire l’attention. Il s’agit de l’oratoire della Confraternita dell’Immacolata Concezione.

Vue intérieure de ce petit bijou baroque aux riches stucs, décliné à l’intérieur aussi dans les tons de bleu.

Et voici la vue sur le littoral de la mer ionienne en direction du sud-ouest. Cette ouverture exquise vers l’infini nous invite à une longue rêverie avant de quitter ces lieux magiques.