
Aux Pouilles, la côte de l’Adriatique commence au nord avec la petite ville de Manfredonia, du nom de Manfredi (1232-1266), fils du roi Frederic II de Souabe. Ici, l’Adriatique forme le golfe de Manfredonia, dont on peut apprécier l’étendue en s’élevant sur le mont Gargano.

Manfredonia, appelée à juste terme la porte du Gargano, est traversée par une belle rue centrale, parallèle à la côte.

Le long monticule du Gargano délimitant la région les Pouilles côté nord, est visible de loin. Ici, vu depuis la ville historique fortifiée de Lucera, établie sur trois collines qui dominent l’immense plaine du Taviolere delle Puglie s’étendant jusqu’à la mer. En descendant la côte, on arrive tout d’abord à la petite ville de Barletta légèrement surélevée et en retrait de la mer. Observez l’omiprésence du Gargano à l’horizon, malgré l’éloignement d’une petite centaine de km!

Puis, on arrive à Trani, ville où terre et mer se rejoignent au même niveau. Oh Trani, objet de ma convoitise depuis plus de 40 ans, enfin, je peux faire ta connaissance! Le poète et philosophe Giovanni Bovio dédia même une ode à ce lieu enchanteur qui commençait avec les paroles suivantes: «Salve o Trani!»

A l’heure actuelle, les gens de la région se saluent encore en proclamant bien haut un «salve» retentissant!

La mer bat aux pieds du château souabe construit sous Frédéric II vers 1235 et qui «accueille» les visiteurs venus du nord. Un peu plus bas, c’est la cathédrale qui s’offre aux yeux ébahis des touristes.

Posée en bordure d’un éperon rocheux prolongé par une digue, elle chante avec la mer. Perle accrochée aux parois de l’Adriatique, elle possède tous les ingrédients nécessaires pour éveiller une nostalgie marine certaine. Sa verticalité soulignée par un clocher élancé, joue avec l’horizontalité des flots infinis qu’elle met en valeur. Pour les marins d’autrefois, elle jouait le rôle important de point de repère.

La couleur hâlée de la pierre de Trani, un tuf calcaire extrait dans la région, souligne le bleu profond des eaux déclinées sur les mêmes tonalités que le ciel.

Malléable à souhait, cette pierre a incité à la création des sculptures les plus virtuoses décorant le portail d’entrée roman.

Un peu plus au sud, depuis la merveilleuse terrasse des jardins de la «villa comunale» qui surplombe l’Adriatique, la cathédrale est toujours omniprésente. Ces jardins historiques inaugurés en 1824 achèvent avec splendeur le grand axe qui les relie avec la gare, en passant par la vieille ville. De plus, ils offrent une vue panoramique sur le port et son phare.

En suivant la côte vers le sud, le visiteur est accueilli à bras ouverts par Bari, la belle capitale des Pouilles, qui allie le charme d’une situation en bord de mer à un grand attrait culturel et touristique.

Au bout de cette ruelle de la vieille ville se situe la basilique San Sabino; un peu plus loin, la basilique San Nicola, autre important pôle touristique de la ville.

L’architecte de cette basilique a développé un nouveau modèle de terminaison du volume du chœur qui a été utilisé par de nombreux autres bâtisseurs d’églises dans la région. A la base se situe l’idée de masquer l’arrondi des absides vers l’extérieur en l’emballant dans un volume supplémentaire (voir détail du plan). Pour toutes informations complémentaires sur le sujet, voyez le blog «Foggia 1».

Après les visites, une longue promenade en bord de mer agrémentée d’une rangée de bancs publics invite au repos et au rêve. Une forte envie de création peut même se réveiller après une contemplation suffisamment longue de la surface turquoise constamment agitée à ses pieds, comme ici au Lungomare qui parcourt le front de mer à l’est de la ville. A l’horizon, le centre de la vieille ville. Ici, la promenade est surélevée et placée sur les anciens remparts.

En fin de journée, tout particulièrement durant l’heure bleue où la nuit flirte avec le jour, la vue du port réveille toute nostalgie du voyage.

D’immenses paquebots ayant craché les touristes insouciants y sont amarrés en attendant de récupérer leur précieuse cargaison.

Tournons le dos à ce spectacle pour voir la nuit avancer à grands pas depuis la mer.

Il est maintenant temps de quitter l’Adriatique et de traverser le talon de la botte pour faire connaissance avec les deux autres mers, la mer ionienne, le golfe de Tarente et sa «petite mer».

Voici la «grande mer» bien protégée dans le site exceptionnel du golfe de Tarente.

Puis sa sœur, la «petite mer» avec les bateaux des pêcheurs au premier plan et le marché aux poissons au lointain.

Puis au premier plan, la couverture du marché et les cultures d’huitres visibles au fond.

La vieille ville s’étend sur un monticule d’une altitude certaine qui rend l’accès à certains monuments peu aisé.

Ce dispositif met en évidence l’ingéniosité de l’architecte qui transforme le problème en avantage et saisi l’occasion pour célébrer l’entrée dans l’église: quel trajet palpitant! Voir et être vu….

Il est temps de retourner au bord de l’Adriatique et d’aller au port de Brindisi d’où partent les bateaux pour la Grèce.

Voici les généreux escaliers qui relient la vieille ville avec la mer. A l’origine, ils étaient flanqués de deux fameuses colonnes jumelles marquant la fin de la via Appia qui débouche sur la mer. Entre-temps, une de ces colonne a été déplacée dans la ville de Lecce. Notre prise de vue confère à la colonne restante une nouvelle promesse: celle de l’aboutissement à la capitale sublime.

Et voici enfin le spectacle tant attendu depuis la colonne: le débouchement sur la mer. Quelle ouverture vers l’immensité des ondes!

Continuons le voyage jusqu’à la blanche Otrante, scintillant dans la lumière de midi. La cathédrale est perchée au sommet de la ville…

La mer est turquoise vers le bout du talon de la botte.

Quelle explosion incroyable de couleurs!

Retraversons une dernière fois le talon en direction de la mer ionique pour achever ce périple à Gallipoli. La vieille ville est située sur une île qui n’est rattachée à la terre ferme que par un pont unique….

Observez les différences subtiles entre l’urbanisation du moyen-âge et celle du 19ème siècle. Le plan étant dans les deux cas en damier, l’un se permettant des libertés raffinées et l’autre étant plus strict.

Voici la vue côté nord-ouest et à l’horizon, la côte remontant en direction du nord… Nous retrouvons avec ravissement le chatoiement turquoise des eaux du bout du talon de la botte!

Puis ici, le scintillement de la mer côté sud.

Voici le café du sport installé dans l’ancienne halle du marché. Au large, la côte descendant vers la pointe de la botte tout au sud.

La vue intérieure de la structure basilicale des anciennes halles.

….coup d’oeil ébloui dans la vieille ville.

Puis une vue dans l’autre sens, où l’on voit aussi la montée de l’humidité depuis la mer sous-jacente.

Sur les toit de la ville – quelle modernité… Probablement une source d’inspiration unique pour notre cher maître LC!

Aussi à Nardo, un autre motif probable d’inspiration pour LC en toiture et Scott Brown en façade!

Coup d’œil final sur l’immensité de la mer ionienne.