Voyage dans les Pouilles

1. Foggia

    Cette ville de moyenne importance se laisse dévoiler très lentement. Au premier abord, rude, même rugueuse avec le quartier peu attractif de la gare, elle cache plus d’un joyau en son sein. Le premier est la place Umberto Giordano, nom du compositeur d’Andrea Chénier.

    Cette place triangulaire est un vrai bijou: centre de la vie sociale de la ville, tous les chemins y mènent. Elle est animée à toutes les heures du jour et de la nuit et contient une densité incroyable de bancs publics – outre la statue du compositeur.

    Le deuxième bijou s’appelle quartiere settecentesco, quartier ouvrier situé au sud de cet place et probablement construit au 17ème siècle.

    Sa structure en damier accueille une densité incroyable de maisons d’habitation de deux étages, avec arcade au rez et balcon au premier. Ici la rue est le salon du quartier. Les voitures y circulent très lentement, le linge y sèche et les enfants jouent.

    Les maisons bariolées de toutes les couleurs sont très accueillantes avec leurs nombreux prolongements extérieurs dans toutes les variations possibles. Les plus audacieux y créent leur petit jardin privé entouré par une balustrade de fausses feuilles.

    Et fait étonnant, mais vrai, ce quartier brillant dans toute sa simplicité est très calme. Au lointain on entend le vrombissement incessant des moteurs des voitures circulant dans quartier chic de la city.

    Ici, les maisons sont retapées les unes après les autres, si elles ne tombent pas dans une décrépitude irrémédiable… Alors, une pancarte «se vende» y est apposée… Espérons que l’heure du glas n’ait pas encore sonné pour elle. Au bout de la rue la pression de la proche densification de 5 étages menace irrémédiablement.

    2. Le Gargano

    A la sortie de la ville: les infinies plantations d’oliviers au pied du massif du Gargano. Puis, le bus s’élance dans la route à lacets.

    Il s’élève dans la montagne karstique où l’empereur Frédéric II a fait planter une forêt appelée la «forêt umbra», tant sa fraîcheur contraste avec la chaleur environnante. Ce personnage historique particulièrement attachant qui a façonné cette région au 12ème siècle déjà, aimait beaucoup y chasser. Une vue éblouissante s’ouvre au spectateur ébahi sur la mer infinie.

    Au bout du chemin: Sant’Angelo, ancien lieu de pèlerinage de la région, fait partie de la liste des biens culturels du patrimoine mondial de l’Unesco.

    L’ancienne ville à la blancheur immaculée, située au sommet de la montagne, attire quantité de touristes et de pèlerins dans la grotte où l’archange Saint Michael fit des apparitions.

    Un autre endroit intéressant dans le Gargano est San Giovanni Rotondo où le père Pio entre-temps sanctifié, œuvrait. En 2004, l’architecte renommé Renzo Piano y a construit une église de pèlerinage avec 8’000 places!

    Ici, il est possible de voir la naissance des grands arcs en pierre qui prennent naissance à l’arrière de l’autel et s’évasent en forme d’éventail.

    Avec des arcs de plus petite dimension, ils soutiennent le toit bois/métal par l’intermédiaire de doubles barres métalliques.

    Puis, voici un détail de la couverture en cuivre sur le plafond en bois ainsi que les doubles barres en V en métal.

    Cette église ne comporte pas d’entrée principale visible depuis le grand parvis, mais une multitude d’ouvertures qui sont en réalité des sorties de secours. C’est la sécurité de 8’000 personnes qui est en jeu…

    Pourquoi la toiture est-elle subdivisée en une multitude de petits pans, mis à part son expression de carapace de reptile vue de loin?